Couleur Bébé, Couleur d'enfance

[Tiphaine]

J'aimerais lancer une discussion sur l'accueil des émotions de nos petits (et des nôtres aussi finalement, tout est lié), notamment les émotions dites négatives : pleurs de tritesse, de douleur, etc...
On va si facilement et si spontanément leur dire "c'est pas grave", n'est-ce pas nier la douleur d'une chute ? nier l'intérêt d'éprouver du chagrin ou de la colère ? C'est un truc qui m'énerve quand j'entends d'autres le dire à Loussine, mais c'est aussi mon premier mouvement, que je parviens parfois à enrayer en lui demandant où elle a mal, si elle a besoin de pleurer ou de crier et si elle veut les bras.
Pourquoi, à mon âge, dois-je me faire violence pour dire quand ça va pas ce qui ne va pas, alors qu'il me paraît tellement plus simple d'accès de m'enfermer dans un mutisme coloré de fausse bonne humeur ?
Qu'est-ce que les gens attendent quand ils disent "Salut, ça va ?" ? La vraie réponse ou bien est-ce juste une introduction ?
Et vous ?

PS : cette réflexion me vient après la lecture de Pleurs et Colères des enfants et des bébés de Aletha Solter, et surtout après une bonne période de blues en partie résolue par le fait d'avoir DIT que ça n'allait pas (sans vraiment parvenir à définir ce qui ne va pas) à beaucoup de gens. Au lieu de mentir, finalement...
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Tiphaine, maman de Lune, Zétoile, Astroboy et en route pour la voie lactée en février

[Amandine]

L'accueil des émotions de nos enfants , c'est vrai que ce n'est pas toujours facile. J'y suis fréquemment (quotidiennement !!!) confrontée avec Philomène qui exprime pour le moins bruyamment ses émotions, et c'est vrai que je ne suis pas toujours disponible pour écouter cela sereinement.
Dans notre société, on a tendance à museler les sentiments et les émotions pour donner un paraître lisse et souriant... Moi la première!!! Rares sont les personnes à qui j'ose dire quand je ne vais pas bien.
Bon, je ne fais pas beaucoup avancer la réflexion, là...
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Amandine, maman de P1 10 ans, P2 8 ans, P3 6 ans , et P4 1 an!

[Tiphaine]

[Marie]

J'avais tendance lors d'une chute ou d'une colère ou d'une fatigue bien avancée à répondre par une tétée, un gros calin suivi d'un "ça va aller mieux! calme toi!..." et une rencontre plus un livre celui de Solter m'ont fait changer d'angle : toujours présente, j'accompagne silencieusement ou même parfois je leur dis de se laisser aller, de pleurer, crier, râler s' ils en éprouvent le besoin et qu'ils se contiennent... Pas facile tous les jours car moi et les pleurs ça fait 2 !!! Mon père n'était pas un adepte des pleurs et souvent je me faisais gronder si mes larmes ne cessaient pas d'où...Mais je persevère avec nos garçons...Il me semble important, mtnt, qu'ils soient tristes, fachés ou ds la douleur de les laisser s'exprimer totalement. Ils n'ont pas tjrs le vocabulaire adéquate pour dire et pleurer remplace les mots !!! Et après l'ambiance est plus calme, du moins, je ressens ainsi les faits! J'sais pas si je suis claire !!!

Et Amandine, je te rejoins lorsque tu emploies l'expression : "un paraître lisse et souriant" et j'ajouterais que svt il est mal venu d'exprimer aussi son bonheur... je pars d'une expèrience vécue !!!
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Marie et trois joyeux garçons

[Marie]

Tu peux pê juste te contenter d'un câlin, d'une approche physique plutôt qu'oral... En général lorsque mes doudous veulent que j'interviennent, ils me regarde après la chute ou la cabosse; et lorsque le choc passe au second plan, ils retournent à leur activité en me lançant un sourire grimaçant ou non et là moi aussi je continue ma vie ss intervenir !!! Y a pas de mode d'emploi précis-précis en dehors de ce que tu as bien pigé (ci-dessus).

Alors, chez nous, il arrive à Lulu qque chose de grave, très grave : âmes chastes s'abstenir : "Maman, mon zizi, il est géant"... "Euh? euh??? ça arrive Lulu !!! C'est classique chez les garçons! Demande pê à tes frères ou à Alain (car là je sèche un peu... bien entendu je ne vous ecris pas tout tout car je m'en rappelle plus trop...)." Et Lulu :" Mais c'est grave Maman, très grave!!! Je veux prendre un bain et zizi sera petit!" Squid total !!! Si vous avez un moment, aidez-moi !!!
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Marie et trois joyeux garçons

[delphine]

je pense qu'intervenir quand l'enfant semble aller bien c'est lui montrer une raison de s'angoisser...ça aurait pu etre grave!!
j'ai tendance à me rapprocher, à essayer de montrer ma presence et ma disponibité par une phrase, un regard, du style "oui je t'ai vu tu es tombé, ça va?"
vous avez surement vu au parc un enfant tombé, ne rien dire puis l'adulte qui l'accompagne arrive avec de grands cris et là l'enfant se met à hurler!!

mais maintenant que tao est grand, j'avoue que parfois je perd patience. il est capable de hurler et gemir pendant une demi heure pour un tout petit bobo. j'ai beau me dire que c'est aussi certainement pour que je m'occupe de lui, quand il crie tellement fort que je ne peux meme pas lui parler et que nino me grimpe dans le dos en hurlant à son tour... et ben je m'enerve un peu.
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Delphine, maman de Tao (6 ans) , Nino (3 ans) et Zéphir né le 17 janvier 2009

[Valérie]

Marie, tu peux peut-être dire à Lucien que là vraiment non "c'est pas grave" et même que c'est relativement normal !!! Tes grands ont réagi comment à cette découverte ? Isaac ça le faisait beaucoup rigoler...! Bon courage pour dédramatiser !!!
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Valérie, maman d'Isaac (17/02/2001) de Briac (20/08/2005) et de Théo-Tim (20/09/2007)

[laurent]

réponse à Marie
Si c'etait son doigt qui commence à gonfler comme ça ... ça serait grave, donc c'est normal qu'il s'inquiète! Je pense que c'est une super idée de l'avoir renvoyé vers ses frangins (vive les échanges de savoir entre fratrie), tout en lui faisant passer que c'était normal...

Moi aussi les 2 gars sont super different, Jules peut se ramasser des supers gamelles sans un cris. Et comme par hasard, c'est un enfants qui retient ses émotions en général, il aime plaire, qu'on s'occupe de lui. J'imagine que pour lui, exprimer ses émotions est signe de faiblesse (c'est pas pour rien que je me suis séparé de leur mère!).

Tristan hurle à la moindre agression physique, c'en est presque drôle (je me retient, je vous assure!) exemple: en coupant le pain la semaine dernière il s'est ouvert le doigt. ça c'est mis à pas mal saigner, je l'ai aussitôt amené dans la salle de bain et là j'ai eu droit (en pleurant) à: "J'ai une coupure d'au moins 47 cm!", "je veux pas aller à l'hopital, ils vont me couper le doigt"... finalement, un gros pansement et beaucoup d'explications sur ce que je lui faisais.

Bref je me rend compte à vous lire qu'il faut que j'aide Jules a sortir ses émotions quand il souffre...(même si ça semble plus pratique de se dire: chouette il a pas mal, on continue).
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Laurent, papa"rfait" de Tristan 16 ans, Jules 14 ans 1/2, Maya 6 ans et de Felix 4 ans...