Couleur Bébé, Couleur d'enfance

[luciole]

Je sais que ça en énerve certaines de se voir associée à un doudou (un doudou c'est pas une maman!) mais je ne peux que me rendre à l'évidence: je pense vraiment tenir ce rôle auprès de mon fils d'à peine deux ans... En tout cas dans la vision occidentale.

Il s'est toujours royalement fichu des peluches ou bouts de tissus (c'est pas à défaut d'avoir voulu lui en refiler!), n'a jamais compris comment se servir d'une sucette (il la mâchouille...) mais il est totalement accro à sa source naturelle de lait!

De jour, il suffit que je m'assoie 5 mn pour qu'il grimpe sur mes genoux et se serve direct (8... 10... 15 fois par jour?). J'ai déjà tenté de lui expliquer que je voulais qu'il me demande et pas qu'il se serve mais devant ses pleurs à chaudes larmes, me faisant penser qu'il ne comprenait pas mon refus, j'ai laissé cette habitude continuer...
Ce sont des moments néanmoins très tendres: il prend souvent une expression d'extase dans les premiers moments, puis m'observe, attrape mon nez, mes boucles d'oreilles, cherche à jouer avec moi... Les moments où il me "laisse tranquille" ce sont ceux où je joue avec lui (et encore, parfois il me demande soudain "téter!") et quand on sort.

La nuit n'en parlons pas... Si je suis à la maison il ne peut s'endormir sans tétée et se réveille ensuite plusieurs fois, réclamant encore. Parfois il lui suffit simplement, dans un demi-sommeil, de tripatouiller un bout de sein avec une main, suçant son pouce de l'autre main pour se rendormir (d'où l'association au doudou). Souvent il reste en sommeil léger très longtemps pour être sûre que je ne repars pas. Ca peut durer plus d'une demi-heure. En général je finis la nuit avec lui (il dort sur un matelas 1 personne posé par terre). Le matin, il prend son "petit déj' au lit" plusieurs fois...
Au-delà du fait d'avoir un sommeil toujours interrompu, je dors plus longtemps avec mon fils qu'avec mon mari. Ce qui commence à être un peu pesant.

J'ai le livre de Pantley mais l'une des premières choses qu'elle propose c'est de déshabituer progressivement l'enfant de s'endormir en tétant: lui faire lâcher prise de plus en plus tôt avant le sommeil. Le problème c'est que la plupart du temps, mon fils ne lâche pas le sein avant de dormir profondément. Il arrive qu'il aille jusqu'à s'asseoir, les yeux fermés et la bouche ouverte, à la recherche du sein si je lui ai retiré de la bouche trop tôt.
J'ai déjà aussi essayé de lui expliquer que les tétées de nuit étaient finies mais quand le moment arrivait et qu'il devait l'assumer dans un demi-sommeil, il se mettait à pleurer avec des grosses larmes et des gros sanglots... Même les bisous, les caresses, les mots doux n'y changeaient rien. Je n'ai pas donc eu le coeur d'insister.

Si ces aspects sont parfois pesants, surtout pour la nuit, mon fils paraît néanmoins super bien dans sa peau: il pleure très peu et adore rire, danser, chanter, faire le fou...
Je relativise alors en me disant que les doudous n'existent à ma connaissance qu'en Occident en guise de substitut à la mère. Que la Nature a donc prévu que le petit d'homme serait attaché viscéralement à sa mère au début de sa vie...
Quand je pense à ça, les remarques de mon entourage me mettant en garde contre la "non-norme" de ce petit garçon toujours allaité à son âge et surtout accro à ce point à sa maman me semblent exagérées.

Toujours est-il que j'aurais quand même bien voulu refiler un substitut de moi à mon fils de temps en temps surtout pour la nuit...
Si la Nature a prévu cette fusion maman-bébé, jusqu'à quand dure-t-elle?
Le père doit-il, comme on le lit parfois, intervenir en tant que séparateur? Est-ce utile pour l'équilibre de l'enfant ou juste pour le bien des parents?...

Désolée pour la longueur de mes élucubrations!!! Je me demande simplement si je fais bien de laisser faire comme ça même si le papa et moi aimerions passer plus de temps à deux!
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Catherine et
Niloy (30/10/2006)
Devan (29/09/2010)
élevés à coup de caresses et de bisous et allaités (eh oui même le grand!)

[Tiphaine]

Je crois que c'est ce que tu ressens qui importe... en combinaison/discussion avec la façon dont le vivent ton fils et son papa/ton compagnon.
Le monde alentours est plein de "bonnes" intentions, hein ! Plein de "bons" conseils... mais personne ne vit votre vie.
Ton fils a presque l'âge de ma deuxième fille (du 6 sept 06), qui est elle aussi très accro à sa maman et aux tétées, jour et nuit. Mais moi ça me pèse beaucoup en ce moment, du coup, je limite, je dis non, même s'il y a des larmes, j'essaie de "tenir bon", tout en l'entourant de câlins, d'explications et de tendresse si elles les accepte, et si elle n'en veut pas, c'est son droit, elle a le droit d'être très en rage quand elle se sent ainsi frustrée, généralement en plus maintenant elle est capable de dire "je suis pas contente", voire "je suis déçue" (un vocabulaire que je lui ai donné lors d'explications de ce genre), ensuite elle vient chercher le câlin quand elle peut l'accepter.
Et puis il y a des jours, des heures où j'accepte tout. Je n'ai pas de régularité, du coup, j'ai laissé de côté les propositions de Pantley qui m'ont attirée un moment, car ça me fatiguait plus qu'autre chose.
Quant à l'idée du père séparateur, il se trouve que vu le père de mes filles je ne "peux" pas y croire. Il n'est pas séparateur du tout. Et finalement, je crois aussi que ça ne me dérange pas de "me" séparer de mes filles, et de leur apprendre moi-même à se séparer de moi (dans la mesure où je suis plus à l'aise que lui, la plupart du temps, pour accepter les émotions type colère et frustration exprimées par des pleurs - lui étant plus à l'aise quand tout se passe dans le langage parlé et calme).
Pour ce qui est de la demande, j'essaie aussi de lui apprendre à demander... des fois ça marche, d'autres non... on avance dans notre sens ensemble, pas juste dans le mien, pas juste dans le sien.

Petite anecdote : Zélie me faisait mal en tétant l'autre jour, je lui donc d'ouvrir la bouche. Elle, coquine, s'accroche encore plus au sein. Je lui dit que je lui donnerai l'autre (qu'elle n'avait pas encore eu), elle lâche donc, et là je lui demande : "à qui sont les seins ?" Z : "à moi" - je fais un genre de grimace - Z : "à Tiphaine", moi : "oui, ils sont à moi, Tiphaine, et quand je dis c'est fini, c'est fini, et quand je dis non, c'est non." Z, plus coquine que jamais (et montrant là qu'elle a compris bien des choses) : "et quand tu dis oui, c'est oui !".

Je ne sais pas si je t'aide à avancer dans ta réflexion... et veux-tu que je te dise ? Là tout de suite, Zélie tète pour la 4e fois depuis son réveil ce matin...
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Tiphaine, maman de Lune, Zétoile, Astroboy et en route pour la voie lactée en février

[Tiphaine]

[luciole]

Merci pour vos réponse et ton témoignage, Tiphaine.

Peut-être je me pose en effet trop de questions? Par rapport à la "norme" surtout.
La culpabilisation d'abord, provoquée par l'insinuation que l'allaitement très long est "sentimentalement" ambigüe.
La norme occidentale selon laquelle un enfant même tout petit doit s'endormir et dormir seul.
Le principe de ne pas laisser l'enfant se servir seul sa tétée...

Si je n'écoutais que mon ressenti, je dirais que je vois les choses d'une façon assez animale et instinctive. Les demandes et les self-services de mon "petit" me paraîtraient donc normales si je ne connaissais pas les fameuses normes... Je me dis donc que je ne dois peut-être pas faire les choses "comme il faut". En tout cas, voilà pourquoi je me pose ces questions.

Mis à part la demande de contact très forte de mon fils, qui parfois en fin de journée laisse monter en moi un certain agacement (qui me fait culpabiliser)... Mis à part le fait de devoir délaisser un peu le papa... ce maternage me convient finalement.

Donc tant que mon fils continue à paraître bien dans sa peau, qu'on ne me démontre pas que ce maternage est mauvais pour lui et que mon mari l'approuve, je devrais peut-être faire tout simplement comme je le sens et arrêter d'écouter les remarques moralisatrices...?
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Catherine et
Niloy (30/10/2006)
Devan (29/09/2010)
élevés à coup de caresses et de bisous et allaités (eh oui même le grand!)

[Pascale]

Bonjour,
J'ai lu ce que tu écris et je pense qu'on s'y retrouve toutes pas mal... entre conviction que le meilleur guide c'est notre "instinct" et peur de mal faire quand on voit/entend les autres.
Le plus important c'est que ton fils se construise dans la sécurité, non ? et si ce que tu lui donnes te donne à toi la certitude d'aller dans ce sens, alors tout va bien. Enfin plus facile à dire qu'à faire, je sais !
Tu peux peut-être jeter un coup d'oeil au post que Lorala vient de faire remonter sur l'endormissement d'un bébé de 5 mois (il en a un peu plus maintenant !), avec quelques pistes qui pourraient peut-être t'aider dans ta réflexion.
En tout cas bonne continuation à vous, en famille, pour ce maternage que vous avez choisi.
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Pascale, maman de Samuel, 3 ans