Couleur Bébé, Couleur d'enfance

[Victoire]

Bonjour !

J'ai deux filles de 3 ans et 10 mois, qui sont nées très vite et très bien dans une maternité sympathique et avec des sages-femmes charmantes (Chateau-Gontier).

Il n'empêche, arriver à l'hôpital, où l'on soigne les malades, être pris en charge par la caisse primaire d'assurance maladie, ça me déprime à l'avance pour le troisième que j'espère de tout mon coeur. Quand en plus il faut se battre pour que grossesse et accouchement ne soient pas traîtés comme des pathologies...

Déjà à l'échographie, je me suis raidie contre ma nature qui n'aime pas le conflit pour ne pas faire les échographies inutiles, obtenir que le sexe de mes enfants soit incscrit sur un papier pour mon mari car je voulais me garder la surprise (réponse de la femme échographe : "c'est pas la peine, ça ne marche jamais ces choses là" : de quoi je me mèle, en plus chez moi "ça marche" !), affronter le regard de commisération de l'échographe devant mon refus de faire tout test de dépistage d'anomalie.

Ensuite, ne pas se laisser impressionner par le médecin - même charmant - qui s'inquiète de ne pas vous voir tous les mois. Et puis devoir poser la règle dès l'arrivée à la maternité (vous ne me faites rien sans m'en informer au préalable, non merci, pas de péridurale, non, non, vraiment, et s'il vous plait pas d'épisiotomie, non ça va aller, je vais rester debout un moment, etc.) c'est toujours désagréable car les sage-femmes, pour peu que vous soyiez maladroite, risquent de le prendre comme une manifestation de défiance.

Je ne parle pas de l'horrible table à étriers (rien que le mot : étriller, ça veut bien dire malmener !) et de l'ambiance bistouri et chloroforme, cela relèverait plutôt d'une bonne réflexion sur le design du matériel médical et hospitalier et sur l'archi intérieure des lieux de soins.

Et encore se battre avec le pédiatre pour ne pas rester 4 ou 5 interminables journées entre lit et fauteuil dans une ambiance d'hospice alors qu'on est rentrée debout de la salle d'accouchement. Lui arracher l'autorisation de partir au bout de deux jours et s'en trouver considérée comme une emmerdeuse... Jamais très agréable en temps normal, mais quand on vient d'accoucher, pénible.

Voilà pourquoi, même si tout cela s'est bien passé du fait de sage-femmes très compétentes et humaines, j'ai eu l'impression de les embêter, et ça m'ennuie aussi. Pourtant, je ne suis pas 100% partante pour accoucher chez moi pour le 3e. Mais, s'il devait y avoir une maison de naissance à Rennes, quelle jolie perspective : je viendrais bien faire un tour la prochaine fois...

Victoire, Lille dans l'année et Laval en fin de grossesses
vicperrel@free.fr

[Tiphaine]

Merci pour ton témoignage !
Tu fais bien de parler de notre éventuelle maladresse face aux personnels soignants qui entourent nos accouchement. C'est vrai qu'il n'est pas facile de dire ce qu'on veut, sans pour autant dénigrer leur travail et leur utilité (voire nécessité - le problème vient peut-être d'ailleurs qu'ils se considèrent nécessaires en tout cas, et pas utiles en cas de besoin !).
Tu as eu de la chance de pouvoir accoucher dans de relativement bonnes conditions, malgré les soucis dont tu fais part. Et je trouve génial que tu aies pu dès la première affirmer bien fort ce que tu voulais ! Moi j'ai eu du mal, en plus, je ne savais pas vraiment ce que je voulais, ça ne facilite pas.
A bientôt peut-être sur le forum...
_________________
Tiphaine, maman de Lune, Zétoile, Astroboy et en route pour la voie lactée en février

[ema]

le premier accouchement, dans notre pays où tout se passe à l'hopital, est une sacrée découverte : de l'hôpital, de soi, de la douleur de son corps,etc. je trouve qu'il faut être drôlement fort pour savoir ce qu'on veut, l'imoser à son entourage, puis au milieu médical, alors qu'on ne sait pas où on va et que souvent on a peur de se tromper, même quand on en fait partie. et puis, du côté médical, il y a souvent une impression peu démentie de "pouvoir" (parfois conscient mais la +part du temps inconscient), cad que le savoir n'est que du côté médical qui sait ce qui est bon pour le patient, tjs infantilisé de fait. ce qui fait que quand on remet en cause ce pouvoir, le soignant le prend mal. j'en parle en connaissance de cause, puisque sage-femme militante pour une naissance heureuse, je me surprends parfois en abus de pouvoir.
_________________
emmanuelle, maman de maxime, manon, grégoire et estelle.