Couleur Bébé, Couleur d'enfance

[Abigaïl]

Décidément, la vie n'est pas un long fleuve tranquille...
Je viens de perdre un 2e foetus, j'étais à 10 SA, mais il semble que la grossesse était arrêtée depuis déjà qq temps (l'écho montrait hier un foetus de 6 sem).

Quand j'ai découvert que j'étais enceinte, j'ai appelé tout de suite la MDN de ma région (qui, lors de ma précédente grossesse, avait accepté de me suivre sans aucune difficulté) et là, la gifle : 2 SF sur 4 en congé mater à la date prévue de mon accouchement, la liste d'attente est close. Je panique littéralement : je ne veux pas accoucher à l'hôpital, je ne veux pas revivre ce que j'ai vécu pour Lena (césarienne programmée), le processus qui m'échappe 3 semaines avant le terme, après une grossesse "parfaite", le sentiment d'avoir été infantilisée, qu'on m'ait volé mon accouchement, etc.

J'ai peur de ne pas pouvoir/savoir faire valoir mon désir d'AVAC et d'accouchement physiologique, je sais via les listes de discussion québécoises et mes lectures que les césariennes sont en hausse ici aussi et que les médecins sont de plus en plus réticents à laisser leurs patientes s'engager dans la voie de l'AVAC - malgré les recommandations officielles.

Une copine m'oriente vers un médecin de famille qui pratique des accouchements et ouvert aux "alternatives", notre 1ère rencontre devait avoir lieu jeudi, mais je dois dire que je n'étais qu'à moitié confiante. Je rencontre également une accompagnante à la naissance : je savais depuis que j'en avais entendu parler en France que je ferais appel à une doula si je devais accoucher encore une fois à l'hôpital. Lors de notre entrevue, puis en me plongeant dans qq ouvrages (Une naissance heureuse d'I. Brabant, le livre d'H. Vadeboncoeur sur l'AVAC...) j'ai réalisé une nouvelle fois que mon 1er accouchement m'avait laissé un goût amer et que tout un tas d'émotions ne s'étaient pas exprimées depuis, qui m'encombrent, me blessent, me bloquent... au point de m'empêcher d'enfanter à nouveau ?

Je sais que je dois en parler, me pardonner (je m'en veux tellement d'avoir été si passive face aux médecins), intégrer cet évènement à mon histoire pour pouvoir passer à autre chose. En premier lieu avec mon homme, que j'ai tendance à laisser à l'écart de tout ça. Je vais aussi chercher un groupe de parents qui ont vécu la césarienne, peut-être rencontrer un thérapeute.

J'espère que ce cheminement pourra en inspirer d'autres, comme vos témoignages m'inspirent depuis plus d'un an - après tout, c'est sur ce forum que j'ai commencé à me questionner sur mon vécu de la césarienne ! Je vous tiendrai au courant.
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Maman de 2 damoiselles (5 ans et 7 mois)

[Invité]

des tas et des tas de pensées

[Tiphaine]

Chère Abigaïl, je t'envoie tout ce que je peux de courage pour affronter tout ça... c'est loin d'être facile de revenir sur des moments qu'on a vécus avec une impression de "laisser faire", qu'on regrette, voire dont on se sent en plus ou moins grande partie responsable... Et je trouve admirable cette façon que tu as de prendre les choses, de te dire si "tôt" (ben si quand même) que tu as peut-être dans tes mains de quoi délier ton ventre... Bises très tendres et aussi pansantes que possible.
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Tiphaine, maman de Lune, Zétoile, Astroboy et en route pour la voie lactée en février

[Petit lutin]

Pleins de pensées réconfortantes...
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Nolwenn, 1 gars-1 fille!

[Marie]

Des bises et des pensées toutes tendres aussi
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Marie et trois joyeux garçons

[Abigaïl]

Merci à toutes.
Là, je suis encore en plein travail physique "d'expulsion". J'essaie de laisser sortir les émotions en même temps, même si c'est épuisant... Moi qui ai tellement l'habitude de contrôler ! Ca ne peut que me (nous) faire avancer...
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Maman de 2 damoiselles (5 ans et 7 mois)

[Yza]

Grosses pensées.
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Yza

[Marion]

Des pensées aussi de notre côté, la césarienne est un moment pas facile et qu'il laisse souvent un souvenir amer. C'est beau aussi que tu en sois consciente et que tu trouves des voies qui te feront plus sereine.
En attendant que tout ça se délie courage et pleins de pensées douces.
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Marion, maman d'Héloïse (12 juin 2008) en essai couche lavable!

[Marie2]

Plein de pensées aussi et de l'admiration pour tout ce que tu mets en mots.

[Amandine]

Plein de pensées et de compassion pour vous...
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Amandine, maman de P1 10 ans, P2 8 ans, P3 6 ans , et P4 1 an!

[Emilie]

Oh Abigail je pense si fort à toi...
Bon courage pour ce cheminement que tu es en train de faire
Et des bisous !
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Emilie

[Lèn]

pleins de pensées.
je me sens en "sororité" quand je te lis.
Pour moi aussi la césa( non programmé" fut un échec une erreur, je m'en suis beaucoup voulu et à mon homme.
de ne pas avoir pris la peine de m'informer plus, sur les positions, la péri...
je viens d'une famille ou la science est la lumière face à l'obscurantisme religieux...
du coup remettre en cause ce que j'ai toujours entendu comme un gain, ça a été compliqué.
je suis enceinte, et il m'a fallu du temps pour ce chemin là ( Virgile va avoir bientôt 5 ans...)

Bon courage.
ton amertume, ta colère, ta tristesse, ton impuissance je la partage pour ce souvenir cuisant-là.
à chaque fois que je tombe sur les bonnes pratiques recommandé par l'oms je fulmine contre mon accouchement.
je m'en remet petit à petit à petit.
à l'inverse de toi, mon corps a été prêt avant ma tête : quand Virgile avait 3 ans, il était hors de question pour moi d'avoir un nouvel enfant ( en parti pour d'autre raisons mais principalement pour le trauma subit pour l'accouchement, qui faisait suite à une grossesse épanouissante, heureuse et sans tracas, à un début de travail ne mettant pas à jour un problème).

espérant que ce bref témoignage te réchauffe le cœur.

Pour la perte de ce bébé je pense aussi beaucoup à toi et t'envoie plein de bisous de courage et d'espoir.
bises
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Lèna, maman de de grand V.(20.06.2004),et Miss O. ( 24.08.2009)

[Abigaïl]

Merci encore, merci Lèn pour ton témoignage, oui c'est super important de savoir que d'autres sont passées par et à travers ça.

Qd tu dis que ton corps était prêt avant ta tête, le début de cette grossesse a été bizarre : alors que ça fait 2 ans qu'on "essaye", et que je suis qd même tombée enceinte il y a à peine 6 mois (c'est pas comme si j'avais oublié comment c'est !), j'ai nié mon état pendant plus de 15 jours, refusant d'admettre des signes évidents (gros retard de règles, tensions ds les seins, douleurs de ventre, grosse fatigue), parce que je ne "pouvais pas" (voulais pas ?) être enceinte... La veille de faire le test de grossesse, j'ai même bu 2 verres pleins d'apéro, moi qui ne bois quasi jamais (la dernière fois remonte à... ma grossesse de l'automne), alors que les autorités québécoises nous bassinent avec les risques de l'alcool pour le bébé...

Je pense aujourd'hui que c'est un acte manqué. Je m'interroge sur mon désir, ou sur ce qui bloque mon désir, le contrarie. Je sens intimement que je dois faire le point.
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Maman de 2 damoiselles (5 ans et 7 mois)

[Lèn]

j'ai oublié de dire : pas pour cette raison, mais j'ai fini par en parler:j'ai été consulter un pédopsy pour Virgile...et ça s'est transformé en séance ou j'allais seule sans Virgile...pour moi.( Virgile a fait 2 séance avec moi, une avce son père et c'est tout)...moi bien plus.

c'était il y a un an...
voir le problème, c'est commencer à chercher à le résoudre et être sur la bonne voie.
bisous.
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Lèna, maman de de grand V.(20.06.2004),et Miss O. ( 24.08.2009)

[Emilie]

Je vous ai lues ce matin, Abi et Lèna, et j'ai pensé à vous toute l'après midi. Parce que nos histoires se ressemblent, et puis je suis en colère aussi, contre les protocoles hospitaliers, les personnels, etc...qui nous abiment à l'occasion d'une naissance, alors que cela devrait etre le moment le plus beau, le plus serein.

Pour Samuel j'ai eu une césa en urgence, tellement en urgence que personne n'a pris le temps de se rendre compte que la péri ne fonctionnait plus, puis nous avons été séparés 4 longues heures, je n'avais meme pas eu le temps de le voir à sa "sortie".
Pendant ces 4 heures, le plus terrible a été de me dire que lui ne me connaissait pas. Qu'il avait vu ces bonnes femmes qui se sont occupées de lui (et son papa, heureusement) plus que moi.

Longtemps j'ai eu l'impression de ne pas l'avoir mérité, ce bébé. D'ailleurs aujourd'hui encore je me pose plein de questions de cette période, il était calme, si calme, est-ce qu'il sentait que j'étais fragile, est ce qu'il s'est fait tout petit pour ne pas ajouter à mes angoisses? Je ne le saurais jamais.
Et puis j'ai voulu refaire un enfant, très vite, pour effacer en qq sorte cette souffrance, que j'ai pourtant si bien cachée à mes proches.
J'ai été suivie à domicile les deux derniers mois de grossesse par une merveilleuse sage-femme, à qui j'ai pu me confier, parler des choses que j'avais malgré moi rendues taboues, sur l'épaule de qui j'ai pleuré aussi.

"Faire le point" comme tu le dis Abigail, c'est nécessaire, meme si pendant longtemps on essaie de se persuader du contraire, parfois c'est le corps qui se rappelle à nous, qui nous dit stop, on s'arrete, on réfléchit.
Plein de courage à toi
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Emilie