Pourquoi on prend les mêmes et on recommence ? Je vous laisse lire un article de 2007 (Le Monde) et un publié hier. Cherchez les différences : aucune, si ce n'est la date ))
Voici un article de Sandrine Blanchard
paru dans Le Monde, édition du 22/07/2007.
Le projet des maisons de naissance est interrompu
Le projet de maisons de naissance est renvoyé aux calendes grecques. "Le dossier est au point mort, il n'y a pas d'expérimentations prévues", ont indiqué au Monde les collaborateurs de la ministre de la santé, Roselyne Bachelot.
Structures gérées exclusivement par des sages-femmes, à proximité immédiate d'une maternité, les maisons de naissance - comme il en existe en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas ou au Québec - ont pour objectif d'accompagner les femmes enceintes dans des conditions moins médicalisées et plus personnalisées afin de mieux respecter la physiologie et de différencier la prise en charge des grossesses à "bas risque" de celles à "haut risque". Les futures mères - volontaires - dont la grossesse et l'accouchement s'annonce sans problème particulier seraient suivies et accompagnées avant, pendant et après la naissance par une sage-femme et mettraient au monde leur enfant sans péridurale ni intervention médicale (césarienne, forceps, etc.).
LA RÉTICENCE DES OBSTÉTRICIENS
Une dizaine de projets (notamment à Pontoise, Paris, Bordeaux, Rennes) attendent depuis des mois un feu vert ministériel. Les maisons de naissance, considérées par leurs défenseurs comme "une réponse à une réelle attente des femmes" et par les détracteurs comme un "retour en arrière" après la fermeture, depuis le milieu des années 1970, de plusieurs centaines de petites maternités, bute sur la réticence des gynécologues-obstétriciens et le poids d'une culture périnatale qui a tout misé sur l'amélioration de la sécurité et la technicisation, au détriment parfois de l'accompagnement humain.
L'expérimentation de ces "anti-usines à bébés" était promise de longue date. En 2001, Bernard Kouchner, alors ministre délégué à la santé, s'y était engagé dans une lettre adressée à toutes les sages-femmes. En 2003, le rapport de la mission périnatalité préconisait "l'ouverture de maisons de naissance attenantes à des plateaux techniques publics ou privés". Cette proposition était clairement reprise, en 2004, dans le "plan périnatalité" présenté par le ministre de l'époque, Philippe Douste-Blazy. L'année dernière, une commission avait été chargée d'élaborer le cahier des charges encadrant le fonctionnement de ces nouvelles structures. "Le dossier ne se règlera qu'avec une volonté politique", estiment plusieurs membres de cette commission. Pour le professeur d'épidémiologie Gérard Bréart, "ce serait dommage que ce projet n'aboutisse pas car il pourrait avoir des effets bénéfiques sur l'ensemble des pratiques obstétricales".
Actualité du jour :
Le sénat s'oppose (j'attends d'avoir plus de sources officielles, en cours de publications sur Internet) voici quelques bribes d'infos ici :
http://www.20minutes.fr/article/622255/societe-le-senat-oppose-experimentation-maisons-naissance
SANTE - Le projet était proposé par Roselyne Bachelot...
Le Sénat a refusé samedi l'expérimentation des maisons de naissances proposées par la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2011 pour permettre à des femmes d'accoucher dans un environnement moins médicalisé.
A l'issue d'un vif et long débat, les sénateurs ont adopté 5 amendements identiques déposés par des sénateurs de tous les groupes politiques (sauf les centristes): UMP, PS, RDSE (à majorité radicaux de gauche), CRC-SPG (communistes et parti de gauche).
«Il n'y a pas lieu de multiplier les risques»
«Les résultats médiocres de la France en terme de mortalité maternelle et foetale doivent nous interdire de baisser notre niveau d'exigence en matière de sécurité des soins» a lancé Alain Milon (UMP). «C'est inopportun, actif et agressif vis à vis de nos services de gynéco-obstétrique» a renchéri Gilbert Barbier (RDSE).
«Pourquoi ne pas proposer aux responsables de maternité de proposer de nouveaux services aux femmes qui désirent un accouchement moins médicalisé», s'est interrogé André Lardeux (UMP). «Il n'y a pas lieu de multiplier les risques», a protesté Guy Fischer (CRC-SPG).
«Est-ce qu'on ne peut pas faire un peu d'innovation dans notre système de santé?»
«Cette expérimentation est ni opportune, ni urgente. La mortalité infantile a été divisée par 3, nous n'entendons pas revenir en arrière», a plaidé Raymonde Le Texier (PS). «Vous avez décidé de fermer des maternités de proximité sous prétexte qu'elles ne permettaient pas d'assurer la sécurité, et aujourd'hui vous nous proposer des maisons de naissances», s'est indignée Annie Demontès (PS).
Roselyne Bachelot a longuement défendu son projet assurant qu'«on ne peut pas balayer d'un revers de main la volonté de certaines femmes souhaitant des accouchements moins médicalisés». Elle a souligné que «1% des naissances s'effectuent à domicile». «Est-ce qu'on ne peut pas faire un peu d'innovation dans notre système de santé», s'est-elle désespérée.
L'expérimentation «correspond à une réelle demande»
Elle a indiqué être prête à examiner toutes les propositions supplémentaires concernant la sécurité. L'Assemblée nationale, lors du passage du texte, avait voté cette expérimentation qu'elle avait pourtant supprimée en commission mais après l'avoir mieux encadrée en adossant ces maisons aux maternités.
La présidente de la commission des Affaires sociales, Muguette Dini (Union centriste) s'est prononcée à titre personnel pour l'expérimentation estimant qu'elle «correspond à une réelle demande» ainsi que le président du groupe centriste Nicolas About. L'examen du budget de la sécu 2011 au Sénat devait se poursuivre samedi soir et ce dimanche.
© 2010 AFP