Couleur Bébé, Couleur d'enfance

[Invité]

...

[Marie]

J'ai pris le temps de lire ton texte, Catherine et j'y reviendrais !!! Je te comprends : tu veux être mère au foyer et tu ne l'assumes pas... je l'ai vécu et des fois encore un petit peu... ce midi, je ne trouve vraiment pas les mots pour en parler, ça viendra (je l'espère ) !!!
Pensées douces !!!
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Marie et trois joyeux garçons

[Tiphaine]

Tu es en formation à l'heure actuelle ou bien tu es en poste déjà ? C'est sûr que l'année de PE2 est dure, et qu'en plus il faut mettre un mouchoir sur un tas de choses qu'on pense (et j'imagine bien que moi aussi si j'avais été maman avant la formation, il y a certaines choses que j'aurais eu du mal à avaler). Le rythme surtout est particulier, des périodes assez cool et d'autres où il faut mettre de sacrés coups de collier.
Evidemment, avec ta grossesse actuelle, ça ne facilite pas (fatigue et cie). Mais ce qui compte c'est toi, ton bébé, vos santés respectives et ce que tu souhaites vraiment. Après je ne sais ce qu'il est possible d'obtenir comme report (avec une naissance au printemps tu ne finirais pas la formation cette année de toutes façons, il me semble)... Pour te laisser le temps de réfléchir encore.
Quelle est l'alternative ? Tant pis pour le concours et tu verras plus tard pour peut-être totalement autre chose ? Allez au bout de la formation et demander une dispo (qui peut durer dix ans) ?
Pour le côté finances, c'est vrai qu'on apprend à faire avec moins, que c'est parfois frustrant mais qu'une conscience un tant soit peu écolo permet de se satisfaire (et même d'être fière) de changements vers une simplicité volontaire.
C'est vrai que nos enfants ne seront pas bébés deux fois. C'est vrai que choisir d'être mère au foyer n'est pas une mince affaire, notamment pour ceux qui ne font pas l'effort d'écouter et de comprendre ce que tu ressens.

Personnellement, je ne crois pas que je pourrais ne pas retravailler, d'ailleurs il est prévu que j'y retourne en mai (mais je pense que je ne ferai pas "carrière" dans l'enseignement tel que là, ni même peut-être dans l'enseignement tout court). Mais je comprends que tu te sentes ailleurs et pas heureuse dans ce boulot/cette formation. Quand on est dans sa propre classe, on peut déjà un peu mieux être en phase avec ce qu'on pense - au moins sur certains points. Mais c'est vrai qu'il y a des compromis à faire, à moins d'aller très loin dans l'alternative et de quitter l'institution pour enseigner autrement ailleurs.
Je ne sais pas si ça t'aide. En tout cas, essaie de laisser une place à ce qui fourmille en toi, parle-z-en avec ton compagnon de vie, c'est vous qui décidez, et rien n'est fermé, je pense. Après tu seras assez forte pour répondre à ceux qui auront un commentaire désobligeant sur ce que c'est que d'être maman à plein temps (tiens d'ailleurs, peut-être te serait-il bénéfique de relire une citation d'Elever son enfant autrement, qui introduit la partie sur les mamans/papas à plein temps - si tu ne l'as pas, dis et je la recopierai !).

PS : dernier petit mot, as-tu un toubib compréhensif qui pourrait t'arrêter le temps de souffler un peu - et de te remplumer ? Même seulement quelques jours peuvent déjà t'aider !
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Tiphaine, maman de Lune, Zétoile, Astroboy et en route pour la voie lactée en février

[maryusa]

si j'ai bien compris, tu te trouves face à 2 dilemmes : t'être engagé dans une voie professionnelle qui ne semble plus te convenir et la difficulté à pouvoir assumer ton désir de te consacrer à ta vie de famille.
Je ne peux pas trancher pour toi.
Je suis PE aussi, j'ai eu la chance de pouvoir prendre 10 mois auprés de chacun de mes enfants (tous congés cumulés) et pour chacun, vers huit mois jai ressenti l'envie de retourner travailler. Je pense que j'avais satisfait mes "besoins de mère au foyer" . Evidemment ces congés ont été pour moi l'occasion de mener quelques réflçexions sur l'éducation et sur le système scolaire. Depuis que j' ai remis les pieds à l'école(un peu plus d'un mois) je me rends encore plus compte qu'il y a plein de choses avec lesquelles je ne suis pas en phase, qui me révoltent... Mais je compte bien faire changer les choses, (au moins là où j'interviens, c'est à dire dans 3 classes ). Il y a un groupe Freinet assez actif en Ille-et-Vilaine qui propose des moments d'échanges, de visites de classes...et qui propose des choses vraiment plus respectueuses. Je viens de rejoindre le groupe et je ne peux pas t'en parler avec du recul pour l'instant, mais je pense juste que même si il y a beaucoup de contraintes et d'obligations dansce corps de métier, il y a aussi moyen de "faire autrement".
Bref tout ça pour te dire que ton besoin de t'occuper de tes enfants est tout à fait légitime, et qu'il faut peut être que tu te laisses un peu de temps pour réflêchir à tout ça (un petit arrêt de travail si c'est possible !).
Bon courage !
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Marie, maman de Yuna (17 oct 04) et Sacha (1 nov 06)

[Amandine]

Bonjour Catherine
Je me permets de te répondre aussi, en tant que PE en congé parental pour élever mes trois filles...
C'est vrai que l'année de PE2 demande de la motivation, et fait vaciller... Mais je pense qu'il n'y a pas grand-chose à voir entre cette année-là et la pratique de classe.
Comme Marie, je n'adhère pas à tout dans l'institution, mais j'espère faire évoluer les choses de l'intérieur, en agissant auprès des enfants... D'ailleurs Marie ce serait super qu'un de ces jours tu me parles de ce que tu découvres avec l'ICEM, ça m'intéresse!!!
D'autre part, mais c'est une autre problématique, c'était important pour moi de prendre du temps pour élever mes enfants. Pour ma première j'ai repris quand elle avait 4 mois et ce fut beaucoup de souffrance( et de culpabilité)! Mais j'assume assez mal mon rôle de maman au foyer, du point de vue social et aussi dans ma vie quotidienne. Je trouve assez peu de temps et d'énergie pour réellement faire autre chose. Alors je songe à reprendre le boulot (quand?...)Parce que j'ai envie d'enseigner, et de me réaliser autrement aussi.
Je pense que j'ai évolué depuis que je suis entrée dans l'EN, j'ai changé aussi en tant que maman, et puis en tant que femme... Il y a des temps différents dans ma vie, rien de définitif, alros je laisse place au changement...
Voilà, c'était un témoignage très personnel, et peut-être que ça ne correspond pas tout à fait à ta vision des choses...
Peut-être peux-tu aller au bout de ta formation de PE, et puis ensuite te mettre en congé, le temps de materner à ton goût, d'évoluer... Quand on est enceinte, on est si bouleversée... Mais dans cinq ou six ans, quand tes enfants seront plus grands, peut-être que ton point de vue sur la vie de maman au foyer sera différent?
Bises, on peut en parler quand tu veux!
Amandine
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Amandine, maman de P1 10 ans, P2 8 ans, P3 6 ans , et P4 1 an!

[loulette]

Comme je te comprends !!! j'ai repris le travail mi mai, jules n'avait que 4 mois et même si la nounou est super...je préfèrerai rester avec lui.
En même temps c'est ambigu car lorsque j'étais en congé, parfois le cadre de la maison m'étouffait !!!
Je crois que comme toi, le souci vient aussi de mon travail :
je ne suis plus en accord avec les missions qu'on me demande...
Je viens de reprendre aussi une formation en septembre , formation en alternance qui me "lie" à mon employeur jusqu'à sept 2008 (si j'ai mon diplome).
Mais suite au diplome, le projet qui me tiens le plus à coeur : refaire un bébé et prendre un congé plus long sans m'interdire defaire garder les bout'd'chou afin de ne pas être qu'une maman
pour le moment, je prends mon mal en patience
bref, ce message ne te fera pas avancer plus mais je t'envoie pleins de douces pensées.

[Invité]

BUG (pardon)

[Invité]

...

[oasis]

J'arrive un peu tard sur ton questionnement, Catherine. Mais j'ai envie de te témoigner mon expérience radicale et sans panache d'il y a quelques années, que je ne regrette en rien.
Avec une formation intéressante et quelques petits contrats plutôt satisfaisants, j'ai tout arrêté dans la foulée du dernier dossier estudiantin qui trainait en longueur. Je n'étais pas seule, cela ne fut jamais choisi, bientôt dépendante... J'ai fini par porter mon inactivité comme un boulet honteux. Je n'étais rien, ni pour moi, encore moins pour les autres (dans la vision la pire, sous influence sociale).
Et pourtant, quelques années après : "non, je ne regrette RIEN". Comprendre ce qui m'amenait là (aussi positif que négatif : préférer ne pas faire de la m..., ou ne pas arriver à dépasser des héritages compliqués / connaître la vie par le quotidien brut et nu / être incapable de prendre sa vie en main...). Sans doute, j'avais des choses à règler.
Mais ce temps, je l'ai aussi PRIS, approfondi parfois dans l'erreur des points qui m'importaient... Découvert plein de nouveauté et acquis des assises.
NOTA : tout a changé pour une situation de reprise hard ensuite, puis une 3e aujourd'hui qui me correspond mieux.
Tu as l'air à bout : ton message corporel est trop fort pour ne pas l'entendre et prendre des dispositions, presque sanitaires.
Un enfant, deux, trois, quatre (j'en ai un depuis peu) : c'est énorme. Je suis de ceux qui se demandent comment font les mamans à plusieurs enfants d'âges proches.
Même si hier, j'aurai ignoré l'intérêt de ce temps donné et passé. Même si aujourd'hui, je suis très attachée à avoir une activité strictement personnelle à côté du maternage.
Beaucoup de choses ont l'air bien mûr dans ton cas... Beaucoup de choses sont passionnantes sur terre, bébés à bord.
La moyenne de vie n'est-elle pas autour de 75-78 ans ?

Florence et Oscar.

[Vivi]

Bonjour Catherine, et toutes celles qui animent cette discussion.
Je dois dire que celle-ci me parle vraiment très fort et me bouleverse... Elle me conforte dans ce que je n'osais m'avouer trop fort...

J'ai 36 ans et je suis maman d'une petite fille de 9 mois. Je dis souvent quelle chance j'ai eue de rester 5 mois avec elle à la maison. Mais je me rends compte que ce discours me permet de faire face à "la société" jugeante et tranchante, mais cela ne traduit pas ma pensée vraie.
5 mois, une chance? Vous voulez rire?

J'étais à la naissance de Lauriane sans emploi et si j'ai recommencé à travailler, c'est à cause de la pression familiale et, il faut bien le dire, financière. Mon compagnon est indépendant et pensait que tous nos problèmes s'envoleraient avec un boulot stable de mon côté... aaaah que nenni, ça se complique justement.
Je travaille à 1h40 de mon domicile, ce qui veut dire que je pars à 6h50 et rentre à 19h10 si les trains n'ont aucun retard (en voiture, ce serai encore pire), et ce 5 jours par semaine. Ce qui signifie que j'ai juste le temps d'habiller et de donner le bib à ma puce le matin, et le soir lui donner le bib et la mettre au lit. Le bonheur en somme...!
Pour mon compagnon, allier travail d'indépendant + conduire les enfants (il a un fils de 4 ans 1/2 en garde alternée une semaine sur deux) et aller les rechercher, leur donner le bain, préparer le repas, gérer les sentiments de fin de journée des petits... il n'arrive plus à gérer.
Cela étant, ma belle-maman crie à qui veut l'entendre que je sait pas "tenir mon ménage". Il est vrai qu'elle ouvre de grands yeux quand je lui dis que je privilégie une promenade avec les enfants plutôt que de me lancer dans un nettoyage sans fin...

Tout cela pour dire que dans ma situation actuelle, j'ai l'impression de vivre la vie de quelqu'un d'autre, je ne prends pas possession de MA vie. Ce que je voudrais? Reprendre une formation dans le domaine de la petite enfance. Pour devenir accueillante (mais nous vivons en appartement et n'avons pas de place, pas de moyens pour acheter une maison non plus) ou travailler en crèche (mais il n'y en a pas assez).

J'ai demandé une réduction de temps de travail, un 4/5ème temps, je verrai bien...

En tout cas, ce mode de vie ne me convient absolument pas...

Merci pour votre lecture que je sais attentive !
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Vivi, maman de Lauriane (24/01/07) et belle-maman de Dorian (14/01/03)

[Elise]

Oups, j'ai fait un post très long !!! Désolée, j'arrive pas à résumer plus.

Bonjour à toutes, mamans qui faites des choix de vie qui vous conviennent, ou qui vous posez la question duquel vous convient vraiment.
Pour moi, cette question s'était posée il y a déjà bien longtemps, quand j'ai décidé d'assumer mon métier d'artiste, et de tâcher d'en vivre. Ce qui ne fut pas évident , m'a fait connaitre de vraies galères, et de superbes moments ainsi que des gens extraordinaires que je n'aurais jamais eu la chance de rencontrer autrement qu'en assumant ce choix. Evidemment je n'avais pas encore d'enfant. (je dirais heureusement pour tout le monde! )
J'ai eu tout comme vous, qui vous posez la question de mener une activité professionnelle de front avec le fait d'avoir un ou plusieurs enfants, eu à subir la pression sociale vis à vis d'un métier, d'une manière de vivre très marginaux. En plus de l'age qui avançait, et on ne me voyait toujours pas me fixer ni dans la vie ni 'en ménage', et je persistais à vivre en caravane et en itinérance, et ne pas avoir d'enfant à 39 ans... et tirer le diable par la queue autant que par les moustaches bien souvent !
alors vos questionnements, je les comprends très bien. D'autant plus que maintenant, en assumant toujours mon métier, j'ai moi aussi eu un enfant. à 40 ans ! ... Maintenant j'entends : "Mais n'est-ce pas un peu tard ? Vous aurez 60 ans quand il en aura 20... "

Et comme vous, je me dis que j'ai la chance (relative, mais sur ce point précis c'est évident) d'avoir un métier qui me laisse beaucoup de temps disponible si je le souhaite à passer avec mon bébé. même si j'ai recommencé à travailler alors qu'il n'avait qu'à peine 6 semaines. ça a été un peu dur de le laisser chez l'assistante maternelle, même en demi-journée, les premiers jours. maintenant, il y va à mi-temps, parce que nous travaillons à la maison à créer et travailler sur nos projets. J'aimerai c'est sur avoir beaucoup plus de temps à fournir à ce métier qui est plus qu'un métier, qui est une passion et une vocation, cela me frustre un peu parfois d'avoir à m'arrêter alors que justement je venais de trouver un truc, j'avais eu un déclic, et qu'il faut aller chercher Alphonse. Et j'aimerai avoir tout le temps Alphonse près de moi et jouer avec lui et le bercer et... !!! Je voudrais tout et trop, en gros. Et aussi faire un autre bébé. Là je frise le déraisonnable.

Je ne pourrais pas, pour ma part, ne pas exercer une activité professionnelle : pour des raisons financières d'abord, nous sommes tous les deux intermittents du spectacle, et actuellement c'est ... quelque peu ... délicat. Mais aussi intellectuelle : j'ai un besoin absolu d'avoir une activité intellectuelle et créative, sans quoi je deviens irritable à péter les câbles.
cependant, je ne pourrais pas imaginer quitter la maison et la famille si tôt le matin comme tu le racontes, Vivi, et revenir si tard, et ne pas voir mon fils !
Cependant, j'ai du travailler à temps plein pendant deux semaines, fin octobre. Alphonse avait 2 mois et demi. Tellement petit ! Eh bien, mais il est vrai que c'était pour une période courte et que certainement sur du long terme ça donnerait autre chose, j'ai privilégié les moments que j'avais avec lui plutôt que les taches ménagères. Mais c'était dur quand même!

Alors, je vous dis : faites VOS choix, ils n'intéressent personne d'autre que vous, vos conjoints et vos enfants.
Que pensez-vous de la vie des autres ? Rien ? Et bien faites de même avec ce que pensent les autres de votre vie : rien ! Laissez-les dire, ça les occupe, et grâce à vous ils ont enfin un sujet de conversation!
Et fermez vos rideaux de temps à autre. Vous êtes vraiment les seules à pouvoir juger de vos vies.

Si ce n'est pas mon choix, je n'en suis pas moins admirative des mamans qui décident de se consacrer à leurs familles. Elles sont admirables, et c'est vraiment un boulot dur et très exigent. Et merveilleux pour toute la famille (je le sais car ma mère n'a pas travaillé le temps que nous soyons assez grands pour être autonomes c'est à dire jusqu'à ce que j'ai environs 8 ans, et j'ai toujours été consciente de la chance que nous avions).

Je crois moi aussi et de façon profonde, que si nous nous faisons confiance et faisons confiance à l'avenir, il s'arrange pour que les choses se fassent convenablement si ce n'est pas parfaitement.
Je vous embrasse toutes et vous envoi plein de courage et de force d'esprit pour affronter ces vilaines langues de serpent qui pensent mieux savoir que vous ce qui vous convient ! Le plus important n'est-il pas être en harmonie dans sa vie avec soi-même et ceux que l'on aime ?

merci et bravo à celles qui sont arrivées jusque là.
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Elise
et ses 5 zoms

[fredo]

J'ai tout lu ! je n'ai pas encore participé à la conversation faute de temps, mais elle me concerne aussi... Elle me parle, et je trouve qu'une rencontre sur ce sujet pourrait être intéressante.

Pour ma part j'ai travaillé avant d'avoir des enfants, et par la force des choses je ne travaille plus actuellement. J'ai eu mon CAPES en 98, j'ai donc commencé à bosser en septembre 98 dans un grand lycée parisien, puis les années suivantes dans des collèges et un lycée de l'académie de Créteil ; on n'arrivait pas à avoir d'enfant à cette époque, et en plus j'étais dans des établissements difficiles, avec des emplois du temps de malade, et peu à peu la déprime s'est installée, puis la dépression, les séances chez le psy deux fois par semaine, les anti-dépresseurs, l'arrêt de travail prolongé parce qu'aller bosser chaque matin était devenu un véritable calvaire, je rêvais juste de poser ma voiture dans une petite rue paumée où personne ne pourrait plus jamais me trouver... Et puis début janvier 2002, me voilà enfin enceinte, après plus de 3 ans à attendre ce moment. Le psy ne m'a pas fait reprendre le travail, j'ai vécu ma grossesse à la maison, pas très fière de ne pas bosser mais tellement heureuse de faire des projets, de vivre cette maternité... et sans anti-dépresseurs s'il-vous-plaît !
Yuna est née en septembre 2002, et nous savions à ce moment-là que son papa était muté au 1er janvier suivant en Bretagne ; je n'ai donc pas repris le travail : n'étant pas mutée moi-même, j'ai enchaîné le congé de maternité et la disponibilité sans solde pour mutation du conjoint. Depuis, je n'ai pas repris le travail, j'ai maintenant 3 enfants et serai en février en congé parental pour Erell, après celui d'Amélie.

En gros, ça n'a pas été un choix délibéré pour moi de ne pas travailler depuis que j'ai mes enfants, puisque de toute façon obtenir une mutation pour la Bretagne est complètement impossible pour le moment vu la "cherté" de l'académie. Mais peu importe : financièrement on s'en sort, et humainement je crois que mes filles ont ce qu'il leur faut ; une maman présente pour elles (même si quelquefois je sais que je les saoûle ), un papa très présent aussi du fait de ses horaires décalés, pas de nounou, pas de garderie, la cantine de temps en temps parce qu'elles aiment bien...

Je reconnais qu'assumer cette vie de mère au foyer n'est pas simple : je suis souvent obligée de me justifier, je sais que dans ma famille beaucoup ne comprennent pas ce choix de vie (ils ne comprennent pas qu'au départ ce n'était pas un choix, et que ça ne l'est toujours pas même si en réalité ça me convient quand même bien), ma propre mère ne s'est jamais arrêtée de travailler pour nous hormis les congés de maternité et je l'entends encore dire que rester à la maison s'occuper des enfants c'est être une feignasse... Moi je trouve qu'on a beaucoup à faire, qu'on se repose peu, et que s'il est vrai qu'on n'a pas à prendre sa voiture le matin pour aller se faire engueuler par son patron, on a quand même à faire face à beaucoup d'exigeances, à commencer par celles qu'on se fixe à soi-même ! Et puis être "au foyer" ne signifie pas "être inactive", malgré ce que veulent nous faire penser ces petites cases qu'il faut qu'on coche dans les formulaires, faute d'autre chose... Pour ma part je fais beaucoup de bénévolat et il m'arrive d'avoir des semaines bien remplies, des journées où je vois peu mes filles et où je me dis qu'une fois de temps en temps c'est bien, mais pas tous les jours !!!

Un jour je retravaillerai, je ne sais pas encore dans quoi puisque mon statut semble ne pas pouvoir évoluer mais je sais que je retravaillerai... Pour le moment mes enfants ont besoin de moi, et honnêtement, j'ai moi aussi besoin d'elles, de ce temps précieux qu'on passe ensemble...
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Maman de trois belettes et d'un petit prince tout neuf.

[Marie]

Les cases où il est difficile de se placer .... et bien lorsque c'est possible, je choisis "autre" : et devient "membre active dans le monde associatif/bénévolat" ... Jusqu'à la première année de Lulu, j'étais une pseudo étudiante car plutôt maman à temps complet et puis nous avons créé "Couleur Bébé", j'ai rencontré Tiphaine, ai intégré le collectif pour la création d'une maison de naissance à Rennes... et ainsi de suite... ça paye pas c'est sûr mais qu'on ne vienne pas me dire que je ne bosse pas : j'élève (avec Alain) nos garçons + les assos...

L'envie de gagner ne serait-ce qu'un peu d'argent par le travail me titille mtnt : certainement lié au conteste social... Alain m'appelle le "petit électron libre" et m'invite à continuer... je ne suis pas tjrs en accord avec cette idée... et parfois si...
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Marie et trois joyeux garçons

[Invité]

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[Vivi]

[quote="Elise"] Je voudrais tout et trop, en gros.

Il m'arrive parfois aussi de penser que j'en veux trop : en ce qui me concerne, je pense qu'un mi-temps serait l'idéal pour combler mon besoin vital de présence pour et avec les enfants, et mon besoin tout aussi vital de contacts sociaux enrichissants.
Mais ma sacro-sainte éducation (judéo-chrétienne, si c'est de là que ça vient) me fait culpabiliser et me dire que je ne suis jamais contente de ce que j'ai, que je veux toujours plus, trop... Puis l'entourage (encore ?!) qui te demande ce que tu veux de plus : tu as un mari, un travail, des enfants, vous êtes en bonne santé, vous avez un toit et un frigo rempli...
Belle-maman (encore?! ) m'a même dit qu'il ne fallait pas "réfléchir trop loin" : c'est sûr qu'il est plus facile de se laisser faire par la vie plutôt que de guider sa vie... Et puis puis cela pourrait perturber notre fonctionnement bien huilé hérité des générations précédentes. Mais ce mode de pensée ne me convient pas. L'époque où l'on pensait qu'un bébé propre et repus était un bébé heureux est révolue : les enfants ont BESOIN de leus parents, tout autant que manger et dormir.

"Et aussi faire un autre bébé. Là je frise le déraisonnable."

Elise, je pense que tu es tout à fait raisonnable de vouloir un autre enfant... Quelle chance d'avoir une maman épanouie car elle fait des choix et les assume, même si ce n'est pas rose tous les jours ! Des parents conscients de ce qu'ils sont, de ce qu'ils veulent, qui surmontent les difficultés ensemble, mais quel chemin intéressant ils vont faire, ces enfants, avec de tels parents...

Fredo, tu as l'impression de devoir constemment te justifier... Quelle galère de devoir se justifier de vouloir une éducation plus proche, plus tendre, plus respectueuse pour nos enfants...! Moi je dois même me justifier de vouloir donner une éducation non violente à mes enfants... brrr, ça fait froid dans le dos. En même temps, il m'a fallu un long chemin et énormément de remises en question pour en arriver là, alors je ne peux pas attendre des autres qu'ils évoluent à toute vitesse alors que ça m'a pris des années. Mais je voudrais tant que surtout le papa adhère tout de suite à cette éducation que je considère plus saine, plus constructive, plus porteuse...

Enfin Linsara, mille fois BRAVO !!! Je suppose que tu as la tête enfin libre, même si ce choix n'est pas non plus le plus facile à assumer. Mais au moins c'est le tien ! Je te souhaite énormément de délicieux moments avec tes petiots, quelques remises en question bénéfiques et fructueuses (je le vois bien avec notre Dorian de 4 ans 1/2, dès que je propose un fonctionnenment plus positif, il saute dedans à pieds joints les yeux fermés !
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Vivi, maman de Lauriane (24/01/07) et belle-maman de Dorian (14/01/03)